Rafle du Vel' d'Hiv'... Le désespoir ...
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juifs au velodrome d'hiver
Comment réagissent-ils, ces malheureux ? Certains sombrent dans l'hébétude du gâtisme. D'autres, surtout des femmes, se révoltent hystériquement. Elles se mettent à hurler, claquent des mains, se tordent les bras, se roulent sur le sol.
Des applaudissements collectifs éclatent brutalement, puis des appels désespérés : Libérez-nous ! Libérez-nous ! Une folle assomme son petit garçon avec une bouteille ; on l'attache sur un brancard. Certains tentent de se suicider en s'ouvrant les veines ou en se jetant du haut des tribunes. Une dizaine de suicides réussissent ; d'autres désespérés s'en tirent avec une jambe cassée.
Les médecins s'activent, deux en tout, tolérés par la préfecture de Police, mais démunis de l'essentiel. Ils ont installé un poste de secours sur le terre-plein central. Là, ils travaillent désespérément. Ils soignent comme ils peuvent les malades et les blessés, les femmes en train de faire des fausses couches, les moribonds, les enfants atteints de dysenterie, de rougeole ou de scarlatine. On tente d'isoler les contagieux dans les baignoires qui bordent la piste ; mais les épidémies se propageront vite. Les médecins se voient aussitôt débordés par l'énormité de leur tâche.
Ils parviendront malgré tout à faire évacuer quelques malades graves vers l'hôpital Rothschild qui, depuis décembre 1941, est devenu une sorte de prison pour les Juifs : un hôpital dont on ne s'évade pas et où les malades sont soignés pour être plus facilement déportés par la suite.
le desespoir des juifs en France
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Les Juifs en France